Au lendemain de la guerre, et sous la pression publique, la loi de finances du 31 juillet 1920 permet la restitution des corps aux familles. Deux possibilités s’offrent à elles :

• le retour du corps vers un carré militaire (concession perpétuelle)
• le retour du corps vers une concession privée.

Mais les premiers retours ne sont prévus qu’au début de l’année 1921.

Les demandes sont tellement nombreuses que des convois ferroviaires sont organisés par département de destination. Au total, pour la Loire-Atlantique, on compte 77 convois entre le 22 mars 1921 et le 8 août 1927. Selon les sources disponibles aux Archives Départementales de Loire-Atlantique, on totalise 2375 rapatriements de corps (sur 25000 morts estimés en 1927 par Emile Gabory, soit 9,5 %). Les 25 premiers convois (entre le 22 mars 1921 et le 24 août 1922) représentent les plus gros effectifs avec 2136 corps restitués aux familles (soit 89,9 %).

Pour la commune de Cordemais, on trouve trace de 5 inscriptions :

• Convoi n° 9 du 16 décembre 1921 (concerne Alphonse Guillon)
• Convoi n° 10 du 26 janvier 1922 (famille non renseignée)
• Convoi n° 13 du 4 mars 1922 (concerne Louis Benoiston)
• Convoi n° 16 du 4 avril 1922 (concerne Pierre Mabit)
• Convoi n° 25 du 24 août 1922 (concerne Louis Doceul)

Certaines familles n’avaient pas attendu les textes législatifs pour procéder au rapatriement d’un soldat. C’est le cas de la famille Rousseau qui fait inhumer son fils à Cordemais le 30 mai 1921. Dans le cimetière, on relève également deux autres noms : Jean David et Emile Seignard. Ceux-ci font partie des 5 corps ré-inhumés au pied du monument aux Morts en 1999 (voir rubrique : les transferts de 5 corps en 1999). On trouve également sur la tombe de la famille Rousseau une petite plaque mémorielle pour le soldat Alexandre Julien Rousseau décédé « Mort pour la France » le 18 avril 1917 à Verdun. Celui-ci n’est inscrit ni sur le monument aux Morts ni sur les plaques mémorielles de l’église. De plus, on ne retrouve aucune fiche matricule sur les registres matriculaires des Archives départementales. Au total, sur 78 noms, on connait 43 lieux d’inhumation, soit 55.1 % ^*. Ces lieux se répartissent comme suit :

En France :

• Aisne : 3
• Creuse : 1
• Haute-Marne : 1
• Loire-Atlantique 7
• Marne : 5
• Meurthe-et-Moselle : 2
• Meuse : 5
• Nord : 1
• Oise : 2
• Pas de Calais : 2
• Seine-Maritime : 1

A l’étranger :

• Belgique : 3

*: Les frères André et Pierre PERRAUD, inscrits également sur le monument aux Morts du Temple-de-Bretagne, sont peut-être inhumés dans cette commune. Dans ce cas là, le total serait porté à 45 lieux identifiés, soit 57,70%.

Tableau récapitulatif des lieux d’inhumation