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Un peu d’histoire

Le 7 mai 1945, l’armée allemande capitulait à Reims, mettant ainsi fin à la Seconde Guerre mondiale. A Cordemais, il faudra attendre le lendemain pour que les Allemands signent, au lieudit « Les Sables » leur reddition sans condition, engageant ainsi le processus de la libération de la Poche de Saint-Nazaire, la dernière de France. Selon les accords signés ce jour-là, les Allemands remettront leurs armes aux américains 3 jours plus tard, le 11 mai à Bouvron, leur laissant ainsi le temps de désarmer leurs soldats et déminer un peu le terrain.

Un an de préparation

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Il nous aura fallu près d’un an pour préparer cette journée anniversaire« , précise Xavier Trochu, adjoint au maire et correspondant Défense. « Nous avons notamment travaillé avec l’association Mémoire de la libération de la Poche de Saint-Nazaire« .

Une reconstitution de la signature

Après la célébration à l’église et le dépôt de gerbes devant le monument aux morts, une reconstitution de la reddition de la Poche de Saint-Nazaire avait été orchestrée. Commentée par Luc Brauer, conservateur du musée du Grand Blockhaus de Batz-sur-Mer, la scène a été rejouée à l’identique par près de 80 passionnés, en tenues militaires et civiles, autour de la table d’époque. En effet, cette vielle table, fabriquée à la va vite par des soldats français le 8 mai 1945, existe toujours et est conservée par la commune de Cordemais ; elle retrouve le site des Sables tous les dix ans pour les commémorations. Avec le temps, elle est devenue un symbole historique.

Un témoin ému

Cette reconstitution a été un moment vécu avec beaucoup d’émotion par Maurice Joly, le dernier témoin de la scène de la signature du 8 mai 1945 ; en effet, jeune appelé du 32e RI affecté à Cordemais en avril 1945 pour renforcer les forces françaises de l’intérieur (FFI), il a assisté aux événements du 8 mai 1945 et a notamment aidé à la construction de la fameuse table sur laquelle a été signée la reddition. Agé de 92 ans, il avait fait le déplacement depuis le Morbihan pour assister aux cérémonies.

« En regardant la reconstitution, j’ai été très ému. J’ai eu le sentiment de me retrouver 70 ans en arrière car la scène était vraiment semblable à mes souvenirs. Je me souviens du 7 mai 1945 : dans la ligne, on ne savait pas que les Allemands avaient demandé la cession de la guerre. Ils ont tiré toute la nuit pour décharger leurs munitions. Le lendemain matin, les derniers pourparlers se sont faits très vite. Notre lieutenant nous a demandé de trouver une table en urgence pour signer la reddition. C’est le sergent Mazière qui en est à l’origine. Nous l’avons bricolée en deux temps trois mouvements à partir de poutres et de planches du plancher de la maison de la famille Moisan. Je ne comprends pas comment elle tient encore aujourd’hui, c’était du rafistolage ! Cette anecdote et bien d’autres, je les raconte à mes enfants et mes petits-enfants. Ils en sont fiers…« 

Un devoir de mémoire

Plus de 40 véhicules d’époque (dont deux Allemands) ont défilé lors d’un convoi, le plus important en Loire-Atlantique depuis 1945 ! Ce convoi a fait escale à Cordemais pour la reconstitution. De 11h à 14h, les spectateurs venus très nombreux ont pu redécouvrir la mythique jeep Wyllis, des command-cars, des motos Harley Davidson, des camions GMC, un impressionnant camion de dépannage Ward « La France » ou encore une automitrailleuse Ford M8.

« C’était vraiment le temps fort de ce 70e anniversaire« , souligne Xavier Trochu avant de conclure : « Cette journée était importante car elle permettait de rappeler aux plus jeunes, comme aux plus âgés, le sacrifice des femmes et des hommes pendant la guerre. »